Construite à flan de colline, l'église du Saint-Esprit (anciennement église Notre-Dame-de-l'Assomption) présente un plan allongé avec une nef, un chœur et un clocher au sud. Elle est fondée à la fin du 10e siècle ou au début du 11e siècle. De cette première construction sont conservés les contreforts plats, quelques parties des murs de la nef en petits moellons, ainsi que les baies dont une possède encore aujourd'hui sa claustra en pierre, paroi ajourée de motifs.

Au cours du 12e siècle, l'édifice est profondément modifié. Un clocher est édifié latéralement à la nef et le chevet est transformé. De dernier sera détruit, sans doute pendant les guerres de Religion, et reconstruit au 15e ou 16e siècle. La nef est allongée de plusieurs mètres à l'ouest, les murs y sont doublés et des arcs doubleaux sont ajoutés sur les murs orientaux, plus anciens. Ainsi renforcée, la nef est voûtée. Une tribune (aujourd'hui disparue) est construite sur toute la longueur des travées ouest, là où les murs sont plus épais. Sur le mur nord, l'allongement permet de percer une porte secondaire qui servait vraisemblablement d'accès à la tribune. À l'époque gothique, de puissants contreforts sont ajoutés à la nef. Ils n'empêcheront pas le déversement progressif des murs et l’effondrement de la voûte en 1835.

C'est aussi au cours de cette reconstruction que l'actuelle façade monumentale est réalisée. Elle est remarquable pour son riche décor sculpté, daté des années 1150-60, et aujourd'hui très érodé. Elle est soutenue par deux massifs contreforts-colonnes disposés aux angles, qui compensent les contraintes dues à la forte pente. Le portail très profond est largement influencé par le portail ouest de l'église Saint-Pierre à Aulnay. Différents thèmes sont représentés sur les cinq rouleaux, de l'intérieur vers l'extérieur: un décor végétal sur le premier, le combat des Vices et des Vertus sur le deuxième, des anges entourant l'Agneau sur le troisième, les Vierges folles et les Vierges sages autour du Christ sur le rouleau suivant, et enfin, sur le dernier, un Zodiaque avec les travaux des mois. Ces sujets représentés sont identiques à ceux sur le portail d'Aulnay (sauf le premier rouleau absent à Saint-Pierre) mais disposés dans un ordre différent. Les figures allongées, inscrites dans les rouleaux, révèlent aussi cette même source d'inspiration.

Au dessus du portail, sous la baie, prend place une série de sculptures en haut-relief. Elles représentent le Christ tenant le Livre, accompagné du tétramorphe (Matthieu, Marc, Luc et Jean) et entouré de six apôtres. Cette frise est surmontée d'une corniche à modillons, ornés de têtes monstrueuses. Ces figures grimaçantes aux cheveux de feu sont, elles aussi, influencées par Aulnay et se multiplient dans la sculpture saintongeaise à cette époque. La voussure et les chapiteaux du portail nord sont ornés presque uniquement de décors végétaux inspirés de motifs antiques, très présent dans la sculpture romane en Saintonge.

Photographies : © Région Poitou-Charentes, inventaire général du patrimoine culturel : R. Jean, 2010 (9,10) ; C. Rome, 2010 (1,2,3,4,5,6,7,8).